Tu es en pleine foule, Ilda.

_"Vous feriez mieux de vous dépêcher, je tiens à mon job", soupire Manvussa.

Lambert regarda l'émissaire avec des yeux ronds.


- Trois mille ? Pardon ? Mais ils sont partis acheter des caisses de homard ou bien ?! Bon bah Ed, toi tu sais te battre un minimum, vas-y, trouve quelqu'un pour t'accompagner au cas où.

_"Je crois que votre capitaine a dit que la transaction se ferait à côté du navire", te répond Manvussa, Lambert.

Si le bracelet avait eu des émotions, il serait probablement allé se cacher très profondément dans un coffre à bijoux pour rejoindre toute sa famille et leur adresser ses dernières volontés, devant le sourire crispé que Rethel lui adressa. Il n'aimait pas avoir à se répéter, et avait la désagréable impression d'être le père d'une fratrie de quatorze gosses dont au moins la moitié attardés ou sourds.

"Mais vous savez ce que c'est d'acheter de la nourriture pour quinze personne pour deux mois ou bien ? Même en temps normal ça coûte le double bougres d'abrutis ! Et tout ce que je demande c'est que vous sortiez trois tonneaux de pièces de la cale pour que la transaction aille plus vite et qu'on puisse se barrer de ce bled. C'est trop compliqué ?"

Il retrouva brusquement son sourire amusé bien qu'il n'en laissa rien transparaître dans sa voix : "Lambert, chargez-vous en. Ed, aidez et surveillez-le."

Pas lunatique, juste un peu fatigué.

Le diplomate soupira, ça allait mal finir, 10 contre 1.


- Sortez des armes, rappelons que la moitié de la ville sait qu'on a du blé, équipez-vous pour dissuader les possibles voleurs, j'espère juste qu'ils vont pas se ramener en masse.

Il alla ensuite chercher l'argent, on manquait de bras actifs là.

Le micro du dispositif était plus sensible qu'Isa ne l'avait pensée mais puisqu'il l'entendait.
Vous m'excuserez mon Amiral, durant mon séjour je n'ai pas eu le temps de suivre le cours des finances, en revanche vous commencez à comprendre pourquoi un Capitaine évite habituellement de quitter son navire.
Le ton de sa voix trahissait facilement le sourire qu'elle affichait en disant cela. Mais si l'on devait commencer à payer tout ce dont on avait besoin... Tsss "Corsaire, la Piraterie légale" et dénudée de plaisir oui.
Vous les pensez assez fous ou démunis pour tenter d'attaquer un navire gardé et sous mandat Osharien ? Cette île est peut-être plus plaisante que je ne le croyais.

Manvussa se cache la bouche pour s’empêcher de rire, se racle la gorge et resserre son jabot.

_"Je doute qu'ils oseraient attaquer en-dehors des rues. Nous vous attendons, capitaine Rethel."

Ilda, tu trouves une photo de famille.

Si cette personne était là, elle est déjà partie.

Ed va chercher les tonneaux avec Lambert. 

-Vivement qu'on se tire de là, marmonne-t-il.

Sa récente envie de mettre une série de claques au diplomate se mua en un léger rire devant sa paranoïa. Il était lui même quelqu'un de très prudent mais c'était à peine la troisième fois qu'on lui répétait la même chose.

"Lambert, vous ne sortez pas de ce bateau. C'est le vendeur qui va venir chercher cet argent, pas nous qui le lui apportons, calmez vous un peu. Quant à vous mademoiselle, eh bien, vous apprendrez vite que je ne suis pas du genre à attendre sur les autres, surtout quand ils manquent de se faire arrêter tous les trois pas. D'ailleurs, tout le monde est à bord ? J'aimerais autant qu'on parte dès que possible."

Ses humeurs pouvaient paraître assez aléatoires, mais il ne s'énervait quasiment jamais longtemps. L'idée du départ de ce bled de clochards lui plaisait assez.

Il s'adressa au vendeur :
"Tout est réglé, on peut y aller ?"

Le vendeur sourit à pleines dents.

_"Ah ben la nourriture elle est déjà partie. On n'attend plus que vous."

Il s'installe dans l'une des charrettes poussées par ses employés. Quant à Douille, il acquiesce.

_"L'argent devrait arriver au port."

Ilda, un milicien t'accueille avec le sourire.

_"Oui ?"

Lambert répondit simplement à Manvussa, d'un air moqueur :


- On voit bien que vous n'y connaissez rien à ce que peuvent faire des gens qui ont faim, ou qui sont appâtés par le gain. Conseil d'ami, vous devriez craindre le bas peuple plus que les nobles, car c'est bien lui qui renverse les rois de lui même parfois.

Il continua ensuite sa tâche avec l'aide d'Ed, lui aussi en avait marre de cet endroit. Manquait plus que des nobles se mêlent de cette histoire et ils auraient eu droit à tout.

"Enfin."

Il se fit la réflexion que Lambert faisait un trajet alambiqué dans son estime, et passa acheter du rhum dans une boutique qu'il avait remarquée à l'aller, mais comme on a déjà perdu beaucoup trop de temps sur cette phase de jeu notre généreux Mj a accepté d'ellipser cette partie.

Ed finit de sortir les tonneaux lui aussi. Il roule des yeux en entendant Lambert et Manvussa débattre

-Bon! Vous avez pas fini? Lambert a pas vraiment tord, ok ces gens sont pauvres etc mais la précarité ça peut pousser à l'audace et à l'inconscience.Je sais de quoi je parle. En attendant c'est calme par ici. On devrait pas avoir de problèmes pour le moment. Ce qui m'intéresse plus par contre c'est de savoir si nous aussi on peut utiliser les bracelets pour communiquer. En cas d'urgence m'voyez!

"Pour le moment" est bien la partie la plus importante de la phrase.
En attendant Isabela faisait le tour du pont, ça lui avait manqué. Pas qu'elle ne voulait pas aider ses futures compagnons de galère maaaaaiiiis... Un peu, si, et de toute façon le Cap'taine ne lui avait rien demandé.
Ces joujoux auraient une autre utilité que de vouloir attentez à notre vie ? Voilà qui rassure.

Le père Benj retourna dans son infirmerie et continua de dissequer le corps de la voleuse à la recherche de trucs cools (des organes, des orbites, des dispositfs d'espionnages trop chères pour une simple voleuse). Il garde quand même un oeil sur le dispositif sur son plan de travail qu'il a retrouvé sur la poitrine de la voleuse.

Il finit par la rejoindre sur le chemin après avoir payé le vendeur d'alcool avec ce qu'il avait emmené, celui ci livrant aussi le navire.

"J'aurais dans l'idée de revenir sur cette île pour faire un peu de nettoyage, plus tard, si ça te dit. Et éventuellement récupérer ces encrins perdus."

Il dit ça à voix basse parce qu'il est pas suicidaire

_"Oui, peut-être que le peuple renverse son roi de temps en temps, mais c'est sans compter les années où le roi renverse son peuple avant que cela arrive", répond Manvussa. "J'ai tendance à craindre une armée, un mandat d'arrêt et un avis de recherche dans la moitié du monde, plutôt que quelques soûlards avec leur petit couteau dans la rue. Et non, monsieur chemise. Vous ne pouvez pas utiliser votre bracelet pour communiquer. Je suis le seul à pouvoir le faire."

Benjamin, tu trouves plein de chair, plein de sang, plein de muscles et plein d'organes.

Les charrettes se rassemblent peu à peu près de l'endroit où le bateau est amarré.

Ilda, l'homme te sourit et inspecte le porte-monnaie.

_"C'est très gentil, tu es honnête. Bien heureux de voir qu'on éduque encore les adolescents à la vie civile. Tiens, j'avais acheté ça pour mon neveu."

Il te tend un paquet de chocolats.

"En attendant j'ai pris du rhum et du whisky pour oublier nos envies de meurtre." lâcha-t-il d'un ton à demi amusé, demi excédé. Il avait eu à sacrifier une bonne dose d'orgueil pour leur éviter des ennuis, et ne se satisferait pas longtemps d'exterminer des clodos dans les rues, lui qui avait l'habitude de passer ses nerfs sur les nobles ou les soldats.