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Elladora atterrit avec souplesse non loin de chez elle, derrière un vieux bâtiment abandonné qui tombait en ruine. Le transplannage n’avait pas été difficile puisque qu’elle connaissait cet endroit comme sa poche. Elle y jouait souvent enfant. Il se situait à quelques mètres du petit village voisin et pas très loin de la demeure familiale. D’une démarche décidée, elle se dirigea vers une petite colline escarpée qu’elle remonta rapidement. En haut, il y avait un olivier et une fois qu’elle l’eût rejoint elle grimpa aux branches pour chercher un objet spécial. L’idée l’avait traversée soudainement alors qu’elle tressait les cheveux de Anna. Quand elle était petite, son père l’avait amené plusieurs fois ici et un jour elle avait décidé d’y fabriquer une cabane. Malheureusement après une mauvaise météo tout ce qu’elle avait installé dans l’arbre avait été emporté. Tout sauf un petit miroir accroché à un bout de fil, qui étonnamment avait survécu. Elle le chercha donc et finit par le trouver. Bon il n’en restait plus que la moitié et une fissure traversait le morceau restant mais il ferait l’affaire. Croisant les doigts, elle le prit en main et le positionna de façon à refléter un rayon de soleil vers la fenêtre de son salon qu’elle apercevait plus loin. Elle espérait ne pas devoir rester comme ça trop longtemps…
Elle attendit tout de même un bon moment avant qu'un éclair de lumière ne lui réponde. Elle griffona alors rapidement un mot et le laissa là pour indiquer à son père un autre lieu de rencontre plus discret: la place du village. Bon certes c'était un lieu fréquenté mais justement c'est cette foule de personnes qui y circulait qui pouvait être la plus amène à les dissimuler. Sur la route elle sortit un bonnet blanc qu'elle mit en laissant ses cheveux encadrer son visage. Elle passa également une vieille veste en jean dans le dos de laquelle était inscrite le nom d'un groupe moldu. Une fois arrivée elle se posta dans un coin de la place, faisant mine d'inspecter une culture, dos aux passants. Au bout de quelques minutes on tapota son épaule.
Elle se retourna avec un brin d’inquiétude et découvrit avec surprise un visage familier. Mais pas celui qu'elle attendait.
-Maman??
-Bonjour Elladora. Je suis venue, ton père est très surveillé, c'était moins risqué comme ça. Il a mis trois secondes avant de comprendre pour la lumière...
-Mais...
-Est ce que tu vas bien? Tu étais où depuis tout ce temps? Bon ce n'est pas très important, dit-elle en se faisant plus autoritaire. Parce que maintenant tu pars pour l'Australie. Olympe y est déjà.
-Nan maman!! Je suis avec des amis, je suis très bien où je suis! Je ne veux pas aller me planquer à l'autre bout du monde pendant que tout le monde risque ses fesses ici!
-Elladora!!!
-Pas le temps pour les bonnes manières!
Après une longue dispute à voix basse et des menaces de mort envers Elladora, sa mère finit par céder. Elleavait appris depuis longtemps à la manipuler. Elle acceptait surtout parce que sa fille avait dit qu'elle allait quitter le continent et partir pour une autre école. Elle lui remit donc quelques fioles qu'elle avait ramené au cas où. Elladora lui communiqua ensuite certaines informations qu'elle devrait rapporter à son père et lui demanda de surveiller régulièrement cet olivier. Elle repasserait sûrement un jour pour leur demander de l'aide.
Une fois terminé, sa mère la serra dans ses bras. Elladora se rigidifia comme à chaque fois -même si elles étaient rares- où sa mère la prenait ainsi. Mais pour une fois elle ne se libéra pas. Elle avait vraiment espéré voir son père. Elle était très déçue mais c'était au moins quelque chose.
-Au revoir maman.
Elle partit, se tourna une seconde pour la regarder une dernière fois puis s'éloigna pour transplanner.