-Non, mais comme cela, je l'aurais sur moi, puisque tu ne me fais pas confiance et que je dois prendre cette potion pour que tu en ais le coeur net...

Chimene prit l'air le plus blasé qu'elle ait jamais eu au visage.

"Donc parce que je ne te fais pas confiance, tu vas garder notre unique fiole de véritasérum sur toi jusqu'à-ce que tu la prennes ? Génie."

-Et bien prends la si tu le veux!

La mère d'Alma conduit le groupe plus loin dans le fatras de caravanes en pleine effervescence, jusqu'à arriver à un poteau tout à fait anodin.

Après quelques minutes d'attente, une femme d'aspect particulièrement normal, noire, probablement quadragénaire elle aussi, arrive à pieds. Rien de bien impressionnant pour une personne aux activités parfaitement illégales.

"Bonjour, les fuyards."

Elle parle anglais avec un fort accent, et se montre bien plus avenante que la mère d'Alma.

"Je suis Josefa, votre hôtesse de voyage. Vous êtes sorciers, alors ça ira très vite, je vous assure. Pardonnez le temps d'attente, je viens d'arriver de Bata, c'est là que nous allons."

Elle se retourna vers la voyante.

"Son más numerosos que previsto."

La deuxième hocha la tête, neutre.

"Je vais vous emmener à mon bateau, et on... -comment dites vous ?- transplanera jusqu'à une baie de Bata. Cela dit, vous comprendrez que je doive, une fois là bas, vous faire avaler un peu de ceci."

Elle leva une fiole.

"Vous allez oublier le port d'où nous partirons, et celui où nous arriverons. Rien d'autre, normalement. J'ai chronométré le voyage suffisamment de fois pour connaître la dose exacte. Une autre question ?"

-J'aime pas les potions...

Chimene écouta attentivement les explications de la femme, et se retint du mieux qu'elle put pour ne pas coller une droite à Danaël.

"Donc attendez, c'est le bateau qui transplane ?"

"Vous voulez faire boire une potion qui, mal dosée fait oublier tout ce qu'on à vécu jusqu'ici et qui laisse des sequelles innomable. En plus de contenir un nombre d'allergène assez fou."
Dit-il froidement en regardant la potion. Potion qu'il avait déjà réussi en contournant les règles de Poudlard et qui avait conduit à l'hospitalisation d'un deuxième année de chez Serpentard.
" Le tout a une troupe de gosses qui sont poursuivi par des mangemorts, et qui sont pour la plupart assez parano à présent pour avoir peur d'un enfant de quatre ans en costume d'Halloween"
Continua t' il toujours aussi froid, voir même plus que d'habitude.
"Je doute que nous soyons un problème pour vous. Nous ne connaissons personne et, pour ma part, je vous oublierais bien vite. Donnez juste en à lui la au pire, si vous voulez bonne conscience."
Dit-il en indiquant Danaël

Anna s'adressa à la passeuse.

"La potion à quel gout et je veux savoir si je peux emmener Adolf avec moi."

La femme afficha une moue contrite.

"Je fais transplaner le navire. C'est une opération épuisante, et je ne peux pas me permettre de mettre mon gagne pain en danger. Vous ne serez pas les premiers sorciers à qui je fais avaler ça. Je n'ai pas plus intérêt que vous à me faire attraper par les "mangemorts". Ou par les sorciers, ou même les moldus."

Alma n'avait pas envie d'avaler cette potion non plus. Après quelques secondes de silence, la femme reprit.

"Je vais faire un effort et dévier de ma ligne habituelle. Vous n'aurez pas à boire la potion."

Elle traduit à la mère d'Alma qui se pinça l'arête du nez. Visiblement, tous les imprévus avaient un prix.
Alma reprit :

"Vous connaissez des sorciers africains qui auraient étudié à Uagadou ?"

Josefa réfléchit.

"Ça se pourrait. Je connais beaucoup de gens. Mais ils ne m'apprécient pas tous."

Elle fit une pause, pensive. 

"Mon frère vit dans l'arrière pays. Il est moldu mais il pourra vous présenter à des sorciers locaux. Je ne peux pas me permettre de le faire moi même. Il m'aide parfois à acheminer mes clients, il connaît le travail."

"Merci"
Lâcha t'il simplement devant l'élan de lucidité de la femme.
"Je m'arrangerais sûrement pour vous rendre la pareille un jours"
Glissa t-il sans grande conviction juste pour paraître moins vindicatif.
"Bien... Quand partons nous."
La patience légendaire du jeune sorcier en avait prit un coup ces derniers temps. En même temps, il n'avait plus de livre à lire et malgré son corset caché sous sa chemise, la douleur titillait ses nerfs

"Je n'en doute pas. Une immunité diplomatique vis à vis du monde sorcier, ce serait bien aimable."

Elle sourit, ironique.

"On part immédiatement, si vous êtes prêts."

"Prête", fit Chimene pour la forme.

"Tant mieux..."
Ciao l'europe, bonjour l'Afrique. Cela ne se voyait pas vraiment mais il avait vraiment hâte de poser le pied sur cet autre continent. Bien qu'il ne se faisait pas d'idée sur le semblant de liberté qu'ils allaient acquérir, il espérait trouver de grandes bibliothèques dans l'école. Car c'est pour cela aussi que Graham était irrité /et irritable/, les mangemorts l'empêchait d'accéder au savoir. La seule chose qui le préoccupait était la barrière de la langue. Même si il savait que certaines personnes allaient savoir parler français, histoire du continent oblige, qu'en était-il des autres et des livres. Il allait devoir apprendre, et bien vite.

-Mais l'Afrique, il fait chaud... Raaaah, bon je suis prêt...

Elladora était debout les bras croisés sur la poitrine avec un air supérieur. Inutile de dire qu'elle était prête, elle ne faisait qu'attendre depuis tout à l'heure.

Alma se retint de mentionner pour la huitième fois au moins qu'ils allaient dans les montagnes. Il y ferait probablement bien moins chaud qu'ici.

Josefa fit transplaner le groupe directement à bord de ce qui semble être une cabine. C'est très étroit, il y a beaucoup trop de couchettes pour une cabine si petite, mais au moins c'est propre. Tous les passeurs ne peuvent probablement pas en dire autant.

A l'extérieur, il y a beaucoup d'agitation. Josefa sort, entame une conversation brève avec une homme courant dans le couloir, et referme aussitôt la porte. Visiblement, son compromis comporte de ne simplement pas montrer le port de départ ni le reste du bateau au groupe, et la contrepartie est un inconfort certain et le tangage du bateau directement après un transplanage.

Néanmoins, à peine le temps de s'impatienter avant que le bateau ne s'ébranle et que le second transplanage commence. Il dure plus longtemps que le précédent, et donne deux fois plus envie de vomir au bas mot.

Quelques minutes plus tard, Josefa reparaît, conversant au téléphone dans une langue inconnue. Elle a pris un coup de vieux, et semble dépitée en demandant au groupe de se rassembler encore une fois.
Trois transplanages d'affilée, ça ne fait plaisir à personne, et certainement pas à celle qui transporte tout le monde.

Le dernier atterrissage se fait dans ce qui semble être un café local.
Les gens autour n'ont presque pas l'air étonnés. 

La passeuse va s'écrouler sur une table plus loin en jurant, tandis que le serveur lui apporte un verre et part ouvrir les volets, fermés à l'occasion.
Elle n'a pas l'air tout à fait en état de parler.

Si elle avait été en état de supposer quoi que ce soit, Chimene aurait pensé que c'etait la fatigue extrême qui avait découpé ses jambes en six parties. Et qui les avait éparpillées partout dans le café, comme un puzzle, pendant que le morceau supérieur de son corps se tenait avec les bras et semblait en pleine crise d'asthme.

"Ah..." fut le seul son qu'elle parvint à sortir et -sans doute par manque de confiance- elle supposa qu'elle allait mourir ici.

Alma arriva avec l'estomac dans les talons, mais entière. (39)
Elle jura elle aussi, en espagnol dans une voix aiguë, jusqu'à remarquer -quand elle fut en état de bouger la tête sans vomir- l'état de sa camarade.
Comme elle n'avait pas encore assez retrouvé ses esprits pour la réarticuler, elle alla la redresser en essayant de calmer sa respiration en lui donnant le rythme et en parlant doucement. 
Le serveur amena un verre d'eau.
Peut être était-il habitué.

Chimene n'avait pas exactement toute sa tête, alors elle tourna son visage pour ne pas prendre le verre d'eau, en continuant de respirer bruyamment dans le cou d'Alma. Elle avait la nausée.

"Nnnh... dégage Andry..." parvint-elle à marmonner.

-Ahem... 

Elladora se tenait non loin d'eux, le visage blême et l'air malade. Elle tenait sur ses deux jambes mais il lui manquait un bras. 

-Quelqu'un aurait vu ce qui me servait autrefois de bras gauche?

"Chimène," chuchota Alma d'un ton qui se voulait rassurant, "on est arrivés, tout va bien. Tu es entière."

Elle la pencha doucement en avant au cas où elle voulait vomir, le choc physique avait dû être violent pour elle, Alma espérait que ce n'était pas plus grave. 
De son point de vue, elle pouvait voir le sol du café, et lorsqu'Elladora lança son avis de recherche, elle retrouva vite son bras sous un banc vide, derrière une table.

"Là, je le vois"

Elle pointa la direction, maintenant Chimène de l'autre bras.

-Merci! 

Elle se dirigea le plus calmement possible vers son bras et tenta de le recoller. Elle dut s'y reprendre à deux fois mais elle finit par réussir. 

-Bon... Ce voyage commence bien!

"Aussi bien que les autres je dirais.."

Josefa ne bougeait toujours pas de sa chaise, on lui avait amené un seau.

"Bon les gosses.. je pourrai pas transplaner jusqu'à mon frère, alors il va-" elle étouffa un haut le coeur. "Il va venir avec un autre sorcier. Faut que je dégage avant. On vous aidera, mais moi c'est pas si sûr qu'on me laisse tranquille."

Les clients du café vous regardent curieusement. Vous n'avez probablement pas le profil habituel. Ils ont l'air moldus.

Danaël avait déglutit un peu, son estomac avait fait des bonds, mais il tenait bon. Il déteste le transplannage (19) . De plus, il commence à avoir chaud, très chaud.

-Je bous... J'aime pas la chaleur... Courage Chim...

Il voulait s'approcher, mais il savait qu'elle ne le portait pas dans son coeur depuis quelques temps...