Lambert haussa un sourcil, puis fit à l'homme :


- Ahah, navré pour vos économies, mais nous ne comptons pas rester plus d'une journée. D'ailleurs, les achats risquent d'être coûteux, vous pouvez nous faire une ristourne s'il vous plaît ?

Il fit mine d'être embarrassé, mais lui chuchota ensuite :


- Je glisserai un bon mot pour vous au gouverneur après, ne le répétez pas, mais c'est très bon ami de notre capitaine, il pourra demander la rénovation de votre deck en moins de deux...

Avec un petit mensonge pour parfumer le tout. Si ça devait foirer, le capitaine serait tenu responsable au moins.

-Peut-être qu'il savait que tu débarquais ma coco se moqua le père Benj. (Un peu d'humour de ça par et souvent mauvais signe).

Il continua de suivre le petit groupe

Astrid se dirigea vers les rues en chantonnant. Enfin, elle n'avait plus à entendre les rescapés dans leur petite barque! 
Elle devrait bien trouver de quoi s'occuper !

Rethel se casse avec Isia, Liz, Benj et les deux blaireaux avant que Lambert ne l'oblige à improviser.
Autant trouver vite fait les provisions et filer, il n'avait pas trop envie de rencontrer le gouverneur mais était à peu près sûr que si personne n'accompagnait Manvussa et Douille, ils risquaient de leur jouer un mauvais coup.

"Il vaudrait mieux ne pas s'attarder ici, le manoir est tout en haut et cette île m'a l'air dans l'embrouille absolue. De plus, de ce que j'ai cru comprendre le gouverneur n'est pas populaire, pour obtenir une ristourne auprès de marchands déjà mécontents je lui souhaite bien du plaisir."

Lizbeth les suivait nonchalamment, la main sur le pommeau de son sabre, et faisant claquer ses talons sur le sol. Douille et Manvussa étaient en train de la faire se consumé de rage de l'intérieur. Son unique œil vert les toisaient froidement... Si froidement qu'une sensation de froid émanait de tout les pores de sa peau. Il fallait qu'elle frappe quelqu'un. Tôt ou tard. Et le plus tôt serra le mieux.

Eddy, en te baladant sur les docks, tu croises une très jolie demoiselle, toute seule, assise sur un banc. Elle a l'air un peu sauvage avec ses cheveux en bataille, et elle est vêtue plutôt modestement. Elle se mord la lèvre en te regardant du coin de l’œil.

Isia, Douille a l'air extrêmement gêné. Il regarde ailleurs en entourant toujours sa moustache autour de son doigt.

_ "Euh... je suis marié."

Dans les rues, vous n'apercevez pas un chat. Enfin si, un chat en l’occurrence. Celui qu'Ilda a rencontré, qui est en train de se battre à mort contre son perroquet.

Peut-être que le centre-ville sera plus animé.

Astrid, ce qui semble être une charrette de marchandises te fonce dessus. L'île étant en pente, lâcher des objets à roue semble être une très, très mauvaise idée.

Lambert, le gérant des docks te toise d'un œil circonspect.

"Je veux bien vous croire, mais vous devez pas être trop au courant de la situation. Je pense bien que s'il avait les moyens, il les aurait rénovés depuis longtemps, ces quais. Quant à la ristourne, je ne suis pas stupide, vous avez besoin de cette place pour votre navire. Et moi, je peine déjà à me nourrir."

Astrid, qui observait une échoppe d'un œil intéressé, ne se préoccupait pas de ce qui se passait autour d'elle. Elle n'arriva de fait pas à éviter la charrette qui lui fonçait dessus, et atterrit donc au sol en criant. 
"Qui est l'imbécile qui ne sait pas tenir ses affaires en main ?", lança-t-elle.

S'il n'en était pas encore au point de l'énervement, Rethel commençait à s'ennuyer à mourir malgré la tentative très honorable d'Isia qui l'avait fait rire un peu.
Chaque minute passée sur la terre ferme en compagnie de ces abrutis lui rappelait à quel point il méprisait leurs petites règles de vie, imposées par un type dont ils n'avaient probablement vu le visage qu'une seule fois lors d'on ne sait quel défilé.
Il fallait vraiment être un attardé pour se marier, déjà.

En mer, il savait comment s'occuper, et la dernière semaine avait été aussi agréable pour lui que les cinq derniers mois avaient été un calvaire d'ennui déguisé sous les piques et sourires moqueurs qu'il adressait toujours aux bons et loyaux sujets de sa Majesté le roi Léonard.

"Isia adore cuisiner, il ne faut pas être étonné que quand elle en ait l'occasion elle s'emporte un peu, vous aurez remarqué que la diversité des vivres était limitée à bord. En attendant pourrait-on accélérer le pas ?"

Oui, une autre raison pour laquelle la terre l'énervait était que les autres se fatiguaient plus vite alors qu'il leur aurait bien fait grimper et redescendre toute l'île en courant. A peine le temps de dire ça qu'il était déjà quelques mètres devant le petit groupe, d'ailleurs.

Les yeux d'Ed furent traversé d'un éclat rapide lorsqu'il repéra la jolie jeune fille. Bingo.
Il s'avança vers elle d'une démarche assurée.

-Bonjour Mademoiselle. Qu'est ce qu'une aussi charmante jeune fille telle que vous fait toute seule par une si belle journée?

Eddy, la jeune fille fixe très attentivement ta chemise ouverte.

_"Bonjour à vous ! Je profite de la vue, et vous ?"

Astrid, tu as juste le temps d'apercevoir un grand homme musclé, la quarantaine, débouler dans la rue à la poursuite de sa charrette, qui continue sa course dans la rue. Si l'autre homme n'a même pas pris le temps de s'excuser, ce qui semble être son collègue, bien qu'il soit plus jeune, vient t'aider à te relever.

_"Désolé pour ça, z'allez bien ?"

Une partie du chargement est tombé à côté de toi, c'est un étrange minerai aux couleurs bleu vertes.

Ilda, le chat finit par déclarer forfait et s'enfuir à toutes jambes, et ton perroquet revient se poser fièrement sur ton épaule pour se nettoyer les plumes avec le bec.

Isia, Douille a toujours l'air gêné, pendant que Manvussa regarde en l'air avec son air exaspéré qui n'a pas l'air de le quitter.

_"C'était juste pour être sûr...", ajoute le commandant.

Uyann, ainsi que tous ceux qui l'accompagnent, vous entendez soudain une détonation, et de la fumée s'échappe quelques rues plus loin. Juste au fond de la ruelle, vous constatez enfin de la vie. Une échoppe est ouverte, mais c'est seulement une taverne.

-Je profite de la terre ferme, dit-il en s'installant près d'elle dans une position nonchalante. On en a pas beaucoup l'occasion quand on est marin, mais c'est vrai que la mer est belle... Elle pourrait presque te faire de la concurrence!

Il ajouta sa dernière phrase avec un regard en coin vers la demoiselle. Un regard assez séducteur. Juste assez pour qu'elle comprenne qu'il la trouvait bien faite.

Une fois sur ses pieds, Astrid fusille du regard l'homme en face d'elle : "Tout va bien, merci. Vous devriez faire plus attention à ce que vous transportez.". Puis, elle l'aide à ramasser ses cailloux, faisant mine de ne pas s'y intéresser. L'un d'eux, le plus petit, tombe "inopinément" dans sa chaussure ; sait-on jamais ; peut-être étaient-ils précieux !

Lambert, lui, toujours sur les docks, questionna le gérant :


- Vrai que l'endroit a perdu en prestige... Que s'est-il passé ici ? On dirait un après guerre.

Autant tirer des informations tant qu'à faire, s'il n'était pas ouvert à négocier.

Le père Benj n'écouta que d'une oreille l'étrange sujet entre la coco cuisinière et le coco douille. Cette histoire de cuisine et de mariage, très peu pour lui. 
Par contre, dès qu'il entendit la détonation, son sang ne fit qu'un tour. Explosions=blessés=cobaye.
Il essaya de faire accélérer le groupe, histoire de pouvoir être plus vite sur les lieux de l'explosion.

Eddy, la fille te fixe avec des étoiles plein les yeux.

_"Tu es marin ? Tu viens de ce bateau, là-bas ? Cela fait longtemps qu'on n'en a pas vu de si beaux..."

Isia, Douille en profite pour détourner la conversation.

_"C'est normal, cette fumée ?"

Il accélère un peu le pas. Pas qu'il soit mal à l'aise, mais si.

Astrid, tu te fais griller directement.

_"Dites, ce minerai est dangereux miss. Le voler en le fourrant dans ses vêtements c'est pas une bonne idée. J'dis ça pour vous."

Lambert, le gérant soupire longuement.

_"Trop de taxes. Et y a jamais eu beaucoup de visites par ici, vous voyez, on n'est pas une étape obligatoire pour cheminer entre les îles influentes comme Loonquawl, Konigsberg ou Osharie. Donc y a peu de navires qui viennent charger leur cale. Ça arrive de temps en temps quand les gens veulent aller chez les Pings, mais sérieusement, qui veut faire ça à part quelques pèlerins complètement allumés...?"

Il marque une pause avant de continuer.

"Du coup, notre économie passe seulement par l'export. Et vous vous en doutez, mais on va pas exporter du poisson. Quasiment toute la population est allée à la mine. Vous savez qu'on extrait un minerai très demandé ici ? Parce qu'il est une source d'énergie pour je sais plus quoi ? Notre gouverneur accepte qu'on paye les taxes en minerai, du coup on se fait pas prier, c'est un peu la seule manière de payer un impôt aussi élevé. Et tout ce qu'on pêche, ça part pour nourrir sa propre famille... enfin bref, en plus avec la hausse de la criminalité, les gens n'en peuvent plus et ils sont en train de sérieusement saturer. Sans compter l'ogresse..."

Il réfléchit longuement, puis demanda à l'homme :


- Trop de taxes, mais ces dernières sont libres... J'imagine que tout le monde est à cran ici, rassurez-moi, ça risque pas de péter d'un instant à l'autre hein ?

Manquerait plus qu'une révolte éclate alors qu'ils étaient là.

Lambert, l'homme a un petit rire nerveux.

_ "Libres, libres... ce con de roi a quand même posé un minimum... mais je crois que notre gouverneur en profite bien. Et puis ça pète déjà il me semble, mais ça dure jamais bien longtemps, les gens finissent toujours par retourner se planquer chez eux."

Intérieurement, Rethel dut crier quelque chose comme "Enfin un peu d'action !", mais extérieurement cela ne se matérialisa que par un redoublement d'accélération pour voir ce qui s'était passé, ainsi qu'un large sourire. Il n'y avait pas une boutique d'ouverte de toute façon, ils ne risquaient pas d'acheter grand chose ! Alors que là bas il y aurait forcément de l'agitation !
Et lui eh bien il avait besoin de s'occuper les nerfs.

-Eh bien oui! C'est vrai qu'il est pas mal, rigola-t-il. Mais parle moi plutôt de toi, tu es beaucoup plus intéressante.

Il caressa doucement sa joue de l'index. 

-Ça te dirait de me faire visiter pendant qu'on discute?

Devancé par Benjamin et Uyann, le groupe arrive progressivement dans une grande rue. Contraste quasi total avec le reste de l'île. Il y a là une foule de personnes qui courent comme des demeurés en gueulant à travers l'avenue, et sont poursuivis par ce qui paraît être la milice, qui se contente de marcher avec des mousquets en tapant les gens qui s'approchent. La détonation que vous avez entendue semble provenir d'une sorte de bombe fumigène, et vous voyez, juste devant vous, un petit jeune se faire saisir par le bras par un milicien, pour finir balancé contre un mur.

_ "Aidez-moi aidez-moi aidez-moi ! Ils nous frappent !" Gueule le gamin alors qu'il se relève et s'enfuit en trébuchant deux fois.

Eddy, la fille se relève avec enthousiasme et te saisis par le poignet.

_"Bien sûr, venez avec moi, j'aurais plein de trucs à vous montrer ! Moi c'est Maggy, et vous c'est ?"