Dans les forets calmes de l’Ariège, des flocons de neiges tombaient doucement dans la nuit noire sur les cimes des innombrables sapin…
On pouvait entendre quelques chouettes hululer doucement et des congères de neiges tomber des hautes branches des conifères… Ainsi que la vocifération furieuse d’un moteur.
Au détour d’un virage, perçant la nuit impénétrable, deux feux jaunes inondèrent la route de lumière, qui annonçait le passage d’une antique Porsche 944 Turbo qui ne laissa qu’un nuage de neige fondue et de poudreuse derrière elle. A l’approche d’un virage, la voiture pila, et la partie arrière commença à glisser.
La gorge du pilote se noua tandis qu’il rétrograda et donna un gigantesque coup d’accélérateur qui vint placer l’aiguille du compte tour dans le rouge avant de contrebraquer complètement.
Le furieux 4 cylindres de 250 chevaux hurla tandis que la voiture s’engouffra dans le virage, de travers, avant de ressortir sur une ligne droite…
Le conducteur leva le pied, haletant et frissonna d’adrénaline. Il se laissa quelques secondes de répit avant de déglutir, et rétrograder à nouveau, pour reprendre de la vitesse à l’approche du prochain virage.

Cela continua pendant encore quelques minutes, avant que la voiture s’arrête en glissant dans la cour d’une petite maison, à l’écart des villes.
Le pilote regarda sa montre et soupira. 
" 4 minutes 56… C’est moins bien que la dernière fois ça… ".
Il leva ensuite ses deux yeux bleus dans le rétroviseur, et réarrangea rapidement sa coupe de cheveux.  
Enfin plutôt elle. Car c’était bien une jeune femme qui pilotait l’antique bolide à travers les bois.
Elle sortit doucement du véhicule, en jean et t-shirt, avec des basquettes de courses, avant de se diriger vers la maison. Elle ouvrit doucement la porte et rentra dans l’immense salon plongé dans la pénombre en soupirant. Elle détestait ces soirées ou sa mère était obligé de participés aux multiples évaluations des élèves de son école et que son père était… eh bien son père, c’est-à-dire à l’autre bout du monde…
Elle soupira à nouveau en allumant les lumières d’un coup d’une baguette magique somptueusement gravée, et se dirigea vers sa chambre pour aller se reposer.

La soirée passa très lentement pour la jeune femme, qui finit par s’endormir sur le canapé de sa chambre après avoir joué à la console pendant 3 heures. Plongé dans un sommeil de plomb, elle repensa à son père qui semblait très agité ce matin, et qui avait quasiment ignoré sa mère pendant toute la matinée. Sa mère qui elle-même était trop occupé à regarder des tonnes de dossiers et de notes, qu’elle ramenait du travail. Elle eu aussi une pensée pour son frère, qui était partit vivre sa vie en Angleterre… Il avait coupé quasiment tous les ponts depuis 5 ans, mais revenait à chaque noël. Elle ne savait pas trop d’ailleurs s’il fallait qu’elle ait hâte ou qu’elle redoute se moment… Car très souvent, cela tournait au vinaigre, et il partait en insultant tout le monde d’imbécile en renversant la table. Mais elle était tellement heureuse de le revoir, tous les ans…

Elle commençait doucement à imaginer leurs retrouvailles quand elle entendit un bruit sourd en dehors de la maison. Elle ouvrit doucement un œil en grimaçant un peu. Elle pensa d’abord que c’était son père, mais se ravisa immédiatement lorsque la porte fut forcée à coup de coups de pieds.
" Qu’est-ce que… "
Elle saisit rapidement sa baguette magique avant de d’entrouvrir la porte de sa chambre. Quatre hommes en noir, masqués et armé de baguettes, s’étaient engouffré dans la maison et fouillaient déjà les meubles en fichant tout par terre
" On choppe les carnets et la gosse, et on s’en va ! Allez ! on se magne ! "
Dit l’un d’eux, sûrement le chef… Quoiqu’il en soit, le sang de la jeune femme ne fis qu’un tour, et elle fit irruption dans le salon en brandissant sa baguette.
" Sortez de chez moi ou vous allez le regretter bande d’abrutis ! "
Les hommes se regardèrent un instant, et l’un d’eux détourna le regard vers elle.
" Nous avons ordre de t’amener à notre maître en bon état. Lâche ta baguette et il ne t’arrivera rien de mal… "
Elle hésita un peu… Qui donc voulaient absolument la voir pour envoyer quatre hommes forcer sa maison ? C’était peut-être important…
Cette hésitation, elle disparut au moment où un des hommes pointa une baguette vers elle. Les yeux brillants de défi, elle dit avec entrain
" Si vous voulez m’avoir, il va déjà falloir me battre ! "

A peine eut-elle prononcé ces mots qu’elle envoyait déjà un stupefix sur l’un des quatre types, qui n’eu même pas le temps de réagir. Malgré tout, elle se rendit compte bien vite de son erreur. En 1 contre 3, elle ne pouvait pas faire le poids du tout, d’autant plus que les sorciers semblaient être assez puissant. Barrière magique sur barrière magique, elle s’épuisait de plus en plus, n’ayant aucun moment pour envoyer ne serait-ce qu’un sort offensif. Les coups s’enchainaient un à un sans un seul répit et lorsque les magiciens se rendirent compte qu’elle était beaucoup trop faible pour continuer à se protéger, ils envoyèrent tous en même temps un sortilège de paralysie…

" Aller là ! Réveille-toi ! on n’a pas toute la nuit ! " Grogna un des hommes en jetant un verre d’eau à la figure de la jeune femme pour la tirer de sa paralysie.
Elle se releva en sursaut mais se retrouva nez à nez avec une baguette magique noire et noueuse.
" Reste par terre et parle… Tu es bien Carmen Avemignis ? "
La jeune femme défia du regard l’homme qui la tenait en joue.
" T’as cru que c’était Halloween avec ton costume pourrave ? "
Un sortilège vert frôla sa joue, et elle sentit un vend froid la caresser… Elle émit un petit cri de terreur en rampant vers l’arrière, sur les coudes, et bégaya
" Je… oui ! oui ! "
Sous la peur, elle avait complétement oublié le fait que les hommes semblaient être là pour l’attraper vivante. L’homme vint l’attraper par le col et l'ammena dans devant la porte du bureau de son père.

Au fil du temps, ce qui n’était qu’un simple bureau était devenu un véritable musé/bibliothèque, avec plusieurs rayonnages remplis de livres mais aussi d’objets récupérés aux fils de ses voyages aux quatre coins du globe.
" Tu dois savoir ou ton père planque ses carnets… Trouve les… Sinon tu sais ce qu’il t’attend… "
L’homme la forca la porte et poussa Carmen à l’intérieur, où elle tomba au sol, en s’égratignant un peu la joue.
" Magne toi ! "
Elle se releva en pestant intérieurement et commença à fouiller dans les tiroirs du bureau… Elle n’avait aucune idée d’où il les cachait…

Le grand tiroir du bureau était rempli de journaux et de babioles… Un œil d’Horus en or ou une paire de lunette ronde ayant surement appartenu à sa mère. Elle sortit aussi un journal un peu taché de sang d’il y a au moins 30 ans, en français, présentant l’état du monde magique français mais aussi américain pendant la guerre. Il semblait y avoir un objet à l’intérieur…
Le manipulant avec précaution, Carmen en sortit un petit miroir de poche sur lequel était écrit un nom un peu effacé sur un post-it à moitié déchiré.
" Chi… Chimène ? "
Elle haussa les sourcils en regardant son reflet… Son maquillage avait coulé à cause des larmes et sa joue droite était enflée… Puis son reflet disparu et laissa place à un fond noire. Son cerveau, paralysé par la peur, mit longtemps à reconnaitre l’objet. Etais-ce un miroir magique ? Si oui… La personne de l’autre côté pouvait peut-être l’aider…
" Bon ! Tu bouges ton cul ! Sinon je te jure que je te fais parvenir au maître en petit morceau ! "
Elle frissonna en reposant le miroir sur le bureau, et repris sa recherche en marmonnant au morceau de verre.
" Je… Je ne sais pas s’il y a quelqu’un… Mais j’ai besoin d’aide "
" T’a 5 secondes avant que je t’éclate la tête sur ce bureau ! "
hurla l'homme
Carmen serra les dents et jura en espagnol avant de tirer une petite boîte du fond du tiroir. Elle l’ouvrit doucement et plongea sa main dedans pour en sortir un carnet qui peinait à passer par l’ouverture… puis un second… puis un troisième, etc…

Pour gagner du temps, elle en sortit le plus possible, au moins une dizaine. Elle agrippa le petit miroir, et réitéra ses appels à l’aide en regardant l’homme qui l'avait completement oublié pour ouvrir en avant première les carnet. Elle recula ensuite dans les rayonnages de livres du bureau de ses parents, silencieusement, en esperant que le miroir lui répondent avant qu'ils se rendent compte de sa disparition.

Chimene était accoudée contre le bastingage, le vent marin soufflant sur ses cheveux. L'équipage se rendait à Alger, cette fois-ci. Elle avait pu le rejoindre grâce à ses talents de médicomage. Elle se souvenait vaguement du temps où elle travaillait à l'hôpital Sainte-Mangouste, qui n'avait pas duré très longtemps. Elle avait une saleté de tendance à s'ennuyer très vite, et elle en avait eu assez de traiter des blessures dues au Quiddich. Sans compter que cela la forçait à fréquenter ses amis et que, bien qu'elle les aimait, ils lui rappelaient de mauvais souvenirs qu'elle voulait laisser derrière elle. C'était entre autres pour cela qu'elle voyageait. Tourner la page. Tout effacer.

Tout ce qu'il leur restait d'elle, c'était un petit miroir à double-sens, qu'elle avait laissé chez Graham et Alma. Elle gardait toujours ce miroir de poche sur elle, mais chaque fois qu'elle avait entendu du bruit en sortir, elle l'avait ignoré. Finalement, les appels avaient cessé.  Ce fut donc une grande surprise que de l'entendre se manifester à nouveau. Elle n'avait pas eu de nouvelles depuis un moment. Depuis qu'elle avait cessé de répondre, en vérité. Et cela faisait combien de temps déjà ? Elle ne comptait plus vraiment. Chimene avait une particularité, qui était que ses sentiments pour ses amis n'avaient pas diminué avec le temps, malgré la distance et l'éloignement. Elle n'avait, par conséquent, pas jugé bon de les revoir, considérant leur lien comme immortel quoi qu'elle fasse.

Passée la surprise, elle ouvrit sa sacoche, et en sortit le miroir de poche. Son cœur battait étrangement. Elle se sentait excitée et impatiente de savoir de quoi il s'agissait. Comme si une partie de sa jeunesse faisait surface soudainement.  « Graham ? Alma ? » demanda-t-elle d'une voix relativement hésitante. Elle observa le miroir, s'attendant à voir apparaître le visage de l'un de ses amis. Mais bientôt, elle dû froncer les sourcils et se crisper. La voix, ce n'était pas celle du couple. C'était celle d'une jeune fille... et de deux hommes. Et ce que Chimène pouvait entendre ne lui plaisait pas du tout.

« Calme-toi. Qui tu es et où tu es ? » Demanda Chimene, qui tentait d'obtenir un minimum d'informations entre les appels à l'aide paniqués.

"Hey! Ou elle est passé ! Hasting qu'est-ce que tu fous ! tu devais la garder !"
"Oh ! Ferme là ! J'ai les carnets, et elle n'a pas pu allé bien loins. En plus elle n'a pas de baguette." 
Le coeur de la jeune fille se serra, ce qui eclipsa le sentiment de joie qu'elle eprouva lorsque le miroir lui avait répondu. 
"Je... Mon nom est Carmen Avemignis... Je... Je me trouve chez moi... La maison de mes parents, en Ariège."
A force de reculer pour s'ecarter le plus possible de ses ravisseurs, et trop concentré sur le miroir qui affichait maintenant le visage de celle qui devait être Chimene, Carmen finit par heurter une étagère derrière elle. 
Un bibelot en tomba, et s'ecrasa par terre dans un bruit métallique. 
Les mages noirs tûrent et l'un deux dit doucement 
"Petite! Sors... c'est plus intelligent de nous suivre que de nous suivre... Tu es assez grande pour comprendre... Sinon on devra utiliser le doloris... Tu connais le doloris ? " 

Le visage de Carmen se figea un instant, tandis qu'elle entendais des pas venir vers elle. 
"Je... je ne sais pas qui vous êtes mais... J'ai besoin de vous. Je n'ai plus de baguette et je... je ne sens plus ma magie."

Carmen Avemignis... est-ce qu'il s'agissait de ce dont Chimene pensait ? Il lui semblait bien que Graham et Alma habitaient en Ariège. En fait, il lui semblait même avoir vu leur maison. C'était il y a un moment, elle n'était donc pas certaine. Quoi qu'il en était, c'était la fille de ses amis, non ? Et derrière elle, des personnes qui sonnaient un peu trop menaçants aux oreilles de Chimène, avec leurs histoires d'éclater sa tête contre le bureau et d'utiliser le doloris.

Elle grogna, jurant dans sa barbe. Bon sang, Graham et Alma ne pouvaient même pas surveiller leur fille tout seuls ? Il fallait qu'elle appelle une vieille amie de ses parents perdue de vue pour pouvoir se sortir de la mouise ? A moins que... non. C'était impossible. Ces deux-là étaient absolument increvables. Quoi qu'il en était, Chimene n'avait pas besoin de connaître la situation. La fille des Avemignis était en danger, alors elle allait venir, voilà tout.

"Hamel", adressa-t-elle à son camarade, "finalement je vais pas à Alger. Je reviens vite, préviens Josefa pour moi."

"Hein ? Qu'est-ce que..."

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase avant que Chimene se concentre très fort sur l'endroit qu'elle apercevait dans le miroir et disparaisse sans crier gare. Une brume floue apparut devant la jeune fille, pour peu à peu prendre la forme de la femme d'âge mur, qui soupira un moment pour se remettre de son transplanage à si longue distance. La femme blonde détailla Carmen un moment. Son visage lui paraissait étrangement familier. Un petit sourire apparut sur ses lèvres. Si elle avait dû imaginer un enfant à Graham et Alma, elle l'aurait imaginé exactement comme cela. On aurait dit qu'ils avaient mélangé deux sims pour en créer un troisième.

Quoi qu'il en était, il n'était pas temps de s'attendrir. Chimene leva sa baguette dans la direction des pas qu'elle entendait. Elle attendit patiemment, sans dire un mot. Elle avait l'avantage de la surprise et ne devait pas la gâcher. Elle attendit encore, et lorsqu'elle aperçut une silhouette, elle n'attendit pas.

"Avada Kedavra."

Une strie de lumière verte partit dans la direction de la silhouette. Le sourire de la femme s'agrandit, mais elle se rappela vite qu'elle n'était pas seule.

"Ne t'effraie pas. C'est vrai que j'aurais dû utiliser un stupéfix. Les réflexes ont la vie dure."

Carmen dévisagea la sorcière, un sourire radieux s'affichant sur ses lèvres presque instantanément pour laisser place à une mine décomposée lorsque la sorcière envoya un sort de mort sans hésiter sur l'un de ses agresseurs.
Elle recula par réflexes et la fixa avec deux yeux méfiants.
"Je... Crois qu'il y en à d'autre madame..."
Réussit-elle à déglutir, complètement déboussoler  


"hopkins? Hopkins?! HOPKINS! Les gars! rammenez vous vite, la gosse pête un cable!"
Fit l'un des mages noir, n'ayant pas assisté à l'apparition de Chimène.
"Restez groupé! C'est partit! Un doloris et on rentre!"
Tandis qu'ils prenaient tous le même chemin que le feu Hopkins, mais en dressant des barrières magique cette fois, Carmen en profita pour s'éclipser dans les rayonnages, laissant Chimène seule pour aller chercher la baguette de l'homme mort, en les contournant.
Elle ne connaissait pas vraiment la puissance de la sorcière et ne savait pas si elle résisterait, mais même si son cerveau lui hurlait de fuir, son cœur lui disait de rester se battre avec cette dame qui était venu à son secours.

Il y en avait d'autres ? Mince. Il lui semblait bien qu'il y avait plusieurs voix. Mais après tout, elle avait survécu à pire.

"Tu diras à tes parents que je suis désolée pour pour leur bibliothèque. Je suis prête à parier qu'ils me l'auraient reproché..."

Se lancer dans un combat en alternant entre sorts et barrières était une mauvaise idée lorsqu'on était en infériorité numérique. Il fallait agir de façon plus intelligente. Après tout, les barrières bloquaient les sorts. Pas les objets physiques.

"Oppugno."

Une étagère entière alla voler directement sur le groupe.

Une étagère volait en éclat tandis que Carmen finissait de contourner les hommes qui s'attaquaient maintenant à Chimène. Enfin s'attaquait... Plutôt qui se faisaient attaquer par Chimène. Pour une personne qui venait prendre sa défense, elle était plutôt agressive.

Elle se retrouva derrière les assaillants en moins de temps que prévu, et s'approcha doucement du cadavre. Alors... C'était à ça que ressemblait un mort par avada... Son père ne lui avait jamais appris, puisque sa mère lui avait tiré les oreilles quand il l'avait enseigner à Nathan... Elle ne cessait de répéter qu'ils n'avaient plus besoin de ça maintenant, et que ce sort était inutile dans un monde en paix.
Elle eu la nausée et approcha ses mains de l'hommes... Elle hésitait entre le fait qu'elle espérait qu'il soit vraiment mort, ou qu'il soit encore en vie, et que le sortilège soit en fait juste une blague.
Mais visiblement, ça ne l'était pas, une blague. 
Une larme roula sur sa joue lorsqu'elle poussa le macchabée sur le coté pour récupérer sa baguette personnelle, qu'elle avait aperçu dans sa poche, puis passa dans le dos des mages-noirs. Elle leva sa baguette et envoya un stupéfix dans leurs dos. La baguette crépita d'étincelle rouge avant de projeter l'éclair qui alla s'écraser sur l'homme qui tenait le bouclier magique. Le pauvre hère et qui était déjà déstabilisée par les éclats de bois qui le hérissait en raison de l'explosion de l'étagère s'écrasa par terre avec violence.

"Bien joué gamine !" S'écria Chimène - s'il y avait une chose qu'elle n'avait pas perdu avec le temps, c'était l'enthousiasme qu'elle ressentait quand une bataille tournait en sa faveur.


"Incarcerem !" Cria-t-elle, profitant du fait qu'il ait cessé de maintenir sa barrière. Elle immobilisa ainsi le dernier mangemort. Au moins un qui serait en état de répondre aux questions. Elle s'en approcha avec un sourire satisfait.


"J'aurais cru ne jamais revoir cet uniforme." Elle écrasa la main du mangemort avec son talon. "Pourquoi vous êtes de retour, et qu'est-ce que vous faites à ma filleule ?"

Les Avemignis n'avaient certainement pas décidé qu'elle serait la marraine, pas qu'elle sache en tout cas, mais elle s'en fichait, elle l'avait décidé. Voir la fille de ses amis lui avait fait beaucoup trop plaisir. Revoir des mangemorts, moins. Elle espérait qu'il s'agissait d'illuminés isolés.

Carmen s'adossa à une étagère, haletante. Elle était complétement désorientée... Qui était ces gens... Pourquoi elle... En fait, elle commençait à se poser toutes les question qu'elle n'avais pas eu le temps de se poser ces trente dernières minutes. 
Elle failli vomir ses tripes au sol, livide, sous l'adrénaline, la peur et la pression, qui semblaient former un cocktail assez explosif pour son corps.

"Nous ne somme pas des mangemorts... Je ne vous dire rien, sale chienne..."
Malgré son état, la jeune femme trouva la force de s'approcher de l'homme et vint lui écraser son pied contre le genoux. Celui-ci émit un craquement morbide, et tandis que l'homme hurlais de douleur, Carmen hasarda d'une voix froide et sifflante
"On parle pas comme ça à ma marenne... Sale chien..." 

La jeune femme pris un peu de recule en laissant Chimène prendre le relais pour la suite... Mais l'homme n'avait visiblement pas envie de souffrir encore plus.
"Nous... Nous battons pour le bien du monde magique... Nous allons faire en sorte de purger tout les mages faibles pour souffler sur les braises de notre monde qui s'éteint à petit feu... Nous sommes le remède contre la maladie qui fait redevenir moldu..."
Il posa ensuite son regard sur Carmen, qui détourna le sien.
"Notre maitre te voulait... Et t'aura... Si ce n'est pas nous... C'est d'autres qui te ramèneront à lui."

Chimene se ficha d'un sourire en coin quand elle vit Carmen détruire le genou de l'homme. Un imperium aurait suffit, mais c'était satisfaisant tout de même.

"Tu es bien la fille d'Avemignis."

Elle se tourna vers l'homme pour l'écouter parler, sa baguette pointée vers son visage. Puis finit par rire.

"Eh bien, en voilà de la volonté. Votre... maître serait fier de vous. Dire que j'ai déjà vu des enfants de dix-sept ans tenir leur langue face à bien pire que cela. Qui est-ce, votre maître ?" Elle n'avait même pas envie de commenter leur plan. Du charabia d'illuminé.

Le mangemort, en sale position, n'avait d'autre choix que de répondre. 
"Le maitre Nathan... Nathan Avemignis."
Carmen manqua un battement de cœur et se jeta à la gorge de l'homme pour lui cogner la tête au sol
"Répète ce que tu viens de dire sale batard ! Mon frère ne ferais jamais ça ! Je veux une vrai reponse !"
Elle sortit sa baguette de sa poche et la pointa sur le visage. 
"Parle ! Impero !"
Les yeux du mangemorts se viderent d'un seul coup sous la puissance du sort qui se materialisa en un nuage de fumée rose.
"qui est ton vrai maître !"
Hurla la jeune femme, à cheval sur le mage noir, le tenant par les pans de sa chemise.
"Nathan Avemignis est mon maître... C'est le sorcier le plus puissant du monde et le plus sage d'entre tous."
La jeune femme resta figé face à l'homme, incapable de recracher un seul mot.

L'air amusé, quoique agacé de Chimene se transforma instantanément en un air grave. Son frère ? Était-ce possible ? Le fils d'Avemignis montait un groupe de terroristes illuminés et faisait capturer sa sœur ? Un moment, elle se demanda ce que Graham avait bien pu lui faire subir ; étrangement, elle ne le voyait pas s'occuper d'un enfant. Mais qui sait, après tout, il devenait de plus en plus appréciable, et de nombreuses années s'étaient écoulées.

"... Trésor, tu veux bien lui demander où sont ton frère et tes parents ?"

Elle avait été un peu étonnée que l'enfant lance un Imperium aussi facilement. Sans doute son père.

"Ou... Ou est il ! Et c'est mon père le mage le plus puissant de ce monde !"
Elle avait obéis sans même réfléchir à pourquoi elle écoutait cette femme. 
"Il se trouve en Angleterre, Mais je ne sais pas ou. Graham Avemignis étant mort de sa main, cela le place naturellement à la place de sorcier le plus puissant du monde."
Carmen se decomposa et se releva doucement pour mieux se laisser glisser contre un mur, sous le choc.

Son père était mort... et sa mère courrait surement le même danger... Tout son petit monde s'ecroulait d'un seul coup, d'autant plus que le monstre qui avait fait ça été son frère. 
Elle sentit une larme rouler sur sa joue, puis une deuxième, puis enfouis sa tête dans ses bras pour masquer de longs sanglots remplis de douleur et d'incompréhension.

Les yeux de Chimène s'écarquillèrent, et son bras baissa légèrement. Sous le choc.

"... G-Graham... il est..."

... Cette sensation. Chimene avait l'impression que ses intestins se tordaient, se faisaient déchirer au fer rouge. C'était... douloureux. Mais elle se reprit vite et secoua la tête. C'était impossible. Impossible.

"P-Pauvre imbécile crédule. Graham est increvable. Le gamin vous a menti pour vous manipuler." Elle reprit son sourire en coin. "As-tu la moindre preuve ?"

Le mangemort sourit et dit doucement
"Le maître à ramené sa baguette ainsi que son retourneur de temps... Sinon... Ses Wayfarers me vont plutôt bien."
Il ria malgré le sort d'obeissance qui finit d'ailleur par se briser, comme Carmen
"Numéro 896 du journal écossais 'The Herald'. Le plus grand chef d'oeuvre du maitre... Quand à sa femme... Elle est sûrement déjà bien obéissante à l'heure qu'il est."

Les yeux de Chimène s'écarquillèrent et son bras se baissa progressivement. Sous le choc. Quelques secondes passèrent avant que sa surprise se transforme en rage.

"Aaaah ! Connard ! Connard !" Elle lui écrasa le visage avec son talon. Plusieurs fois. Puis donna des coups de pied dans son crâne. "Fils de pute de merde !" Sa voix se brisait de plus en plus. "Incendio", lança-t-elle sur ses vêtements. Chimène s'attrapa les cheveux et faillit se les arracher. Avemignis était mort. Elle était partie on ne sait où à voyager au lieu de rester avec ses amis, à s'imaginer qu'ils dureraient pour toujours, de toute façon. Et maintenant, elle ne reverrait plus Avemignis. Pas même pour l'entendre l'insulter.

"Non non non non non, il a menti encore". Elle rit nerveusement au-dessus du mangemort en flammes. "Je vais vérifier le journal... je vais vérifier..."

Carmen sursauta sous l'accès de rage de Chimène... Elle leva doucement là tête pour découvrir le mangemorts, visage écrasé qui commençait à se consummer dans des flammes qui prenaient de plus en plus d'ampleur. 
Elle se leva brusquement, pris de haut le coeur, et se dirigea vers la porte du bureau, qu'elle évacua avant de vomir ses tripes.

Haletante, le visage détrempé de larmes, elle resta droite comme un I dans le salon, les yeux perdus dans le vide. Tout cela ne devait être qu'un rêve. Juste un mauvais rêve. Oui, un cauchemar dont elle se reveillerais dans quelques minutes, quand son cervaux l'aura décidé...

Chimene avait le visage décomposé, entre le choc et la désillusion. Elle envoya de l'eau sur les flammes avec sa baguette, pour ne pas que la maison parte en fumée. Elle sortit de la pièce et posa sa main contre l'épaule de Carmen, le même air choqué et vide au visage.

"Il faut partir. Je sais où aller. Je vais t'aider."

Elle tituba vers l'entrée.

Carmen ne bougea pas d'un pouce
"Qui... Qui êtes vous? Vous êtes une amie de mes parents?"
Reussit elle à dire, d'une voix rauque remplie de larmes.
"Vous avez utiliser le sort de mort avec une extrème facilité... Qui vous à appris à faire ça..."
Même si elle l'avait sauvé, Carmen ne faisait pas confiance à Chimène pour autant... Elle en avait même un peu peur, en raison de son accès de colère et de son utilisation de l'avada avec facilité. 
"Et pourquoi tout le monde veux les carnets de mon père... Il a toujours dit qu'il n'y avait que des dessins dedans."

Chimène comprit pourquoi elle ne voulait pas bouger, bien qu'elle soit trop choquée pour réfléchir.

"Je m'appelle Chimène Daisy Howard. Tes parents ne t'ont jamais parlé de moi …? Voilà qui est blessant. J'ai toujours parlé d'eux à tout le monde…"

Elle fit une pause, pensive. Peut-être que les Avemignis avaient voulu protéger son innocence. Quelque chose de cet acabit.

"Nous nous sommes battus ensemble pendant la guerre. Je suis prête à parier que ton père a pris tout le crédit, cela lui ressemble, mais crois-moi, il serait mort plusieurs fois sans moi." Elle détourna le regard. Elle souriait, mais son sourire était triste, et sa voix était faible. "Tes parents étaient… comme ma famille." Chimène était encore trop choquée pour pleurer, et toujours dans le déni. Mais elle se tourna vers Carmen, l'air sérieux.

"Je n'ai aucun remord pour eux. Si tu ne tues pas ces gens-là, ils te tuent en premier. Retiens ça."

"Mes parents ne parlaient pas de la guerre... Ils m'ont dit que... Que c'était atroce, et qu'ils avaient vu et subit des choses que le monde ne devrait plus jamais connaitre, coûte que coûte..."
Elle leva un peu les yeux vers la jeune femme.
"Ils parlent..."
Sa gorge se noua, et elle étrangla le reste de sa phrase. Elle essuya une larme sur sa joue et repris 
"Ils parlaient généralement peu de leurs amis... La seule chose que j'ai su, c'est que certains étaient morts ou d'autres disparus... Papa n'avait pas beaucoup d'amis, mis à part un cercle très réduit avec qui ils communiquaient rarement... Mais maman en avais, mais à perdu très gros. Ses yeux se mouillaient tout le temps lorsque j'arrivais à aborder le sujet, Surtout lorsqu'elle parlait du Doñana"

Globalement, malgré leurs amours et la paix dans laquelle ils vivaient, ses parents lui semblaient terriblement névrosé là plupart du temps... Curieuse, Carmen avait essayer à plein de reprise de tirer les vers du nez de ses parents à propos de cette époque révolue. Mais cela fonctionnait généralement peu, et avait le don d'agacer son père.

Carmen inclina légèrement la tête vers Chimène en signe de gratitude, et dit doucement
"Je vous remercie d'être venue me sauver madame Chimène..." Elle regarda autours d'elle complétement perdu, ne sachant quoi faire ou quoi dire d'autre. Elle ne savait plus rien.

Chimène soupira.

"Ils... ont raison. J'en parle plus facilement qu'eux, j'imagine. C'est cathartique pour moi. Ils me tueraient sans doute, mais si tu veux connaître des histoires sur cette époque, je peux t'en raconter. Quelque chose me dit qu'elles te seront utiles dans les temps qui courent."

Elle sourit légèrement.

"Je ne suis pas vraiment ta marraine, tu sais. Mais j'avais besoin de mettre un mot là-dessus. Tes parents étaient comme ma famille… et quand je t'ai vue, j'ai eu l'impression de retrouver de la famille perdue de vue." Elle rit légèrement. "Ne me remercie pas. Graham est peut-être mort, Alma est en danger… je dois protéger leur fille."

Le regard de Chimène se perdit dans le vide.

"De toute manière, même si c'était vrai… connaissant ton père, il aura laissé un moyen pour le ramener. Un moyen ou un autre. Allons en lieu sûr lire ses carnets, d'accord ?"

"Je... D'accord... Mais les carnets on quoi d'important? Et... Il n'y à aucun moyen de revenir de la mort? Si?"
Sa voix c'était un peu réchauffé... Restait-t'il un peu d'espoir? Elle n'y croyait pas trop... Mais elle n'avait aussi plus rien à perdre.
"J'ai une voiture si vous voulez... Enfin c'est celle de mon père."
Ils pouvaient aussi se transplaner, mais elle doutait en être capable dans son état.

Chimène sourit légèrement devant son innocence.

"Il y en a. A condition de s'en donner les moyens durant son vivant. Ton père était fasciné par la magie noire et les arcanes interdits. Enfin, il aimait découvrir des formes de magie inconnue en général. J'imagine que cela non plus, il ne t'en a pas parlé."

Chimène fronça les sourcils, pensive.

"Dans tous les cas, si les mangemorts voulaient tant ses carnets, ils sont importants. Où comptes-tu aller ? Je possède un appartement à Bristol… quoique ce serait sans doute long en voiture."

"Bristol? Mais... C'est en Angleterre... Là ou il y à mon frère."
Son cœur se serra un peu, et ses yeux affichèrent une certaine peur
"Non... Je ne veux pas y aller... S'il vous plaît madame... Partout sauf en Angleterre."
D'un autre coté, elle n'avait nul part ou aller... Mais si toutes ces histoires étaient vrai... Elle n'avait pas envie d'aller mettre les pieds dans un pays ou elle risquait la mort.
"Je... Je ne sais pas ou aller."