"Excusez ma cuisinière, elle prend son métier très à coeur et apprendre que la nourriture était aussi chère et rare a achevé de la mettre de mauvaise humeur après toute une matinée de marche infructueuse. J'oublie parfois qu'elle peut effrayer quelqu'un qui n'a pas l'habitude, voyez vous c'est monnaie courante à bord de la voir de mauvaise humeur, on n'y prête plus attention au bout d'un moment. Si cela peut vous rassurer nous partons aussitôt que nos cales sont pleines."

Il grossissait le trait à propos d'Isia, mais si celle ci le prenait mal il n'hésiterait pas à lui rappeler que c'était quand même un peu sa faute. Un peu. Certes, au fond il avait simplement envie d'éventrer le vendeur et les miliciens, qui commençaient soudainement à l'agacer -devoir s'excuser pour ne pas avoir d'ennuis n'était pas mais alors absolument pas son truc- mais il se sortait de ce genre de situations en notant consciencieusement, derrière son sourire parfaitement détendu, les visages de ses interlocuteurs. Il comptait bien se sortir de toute cette histoire de nobliaux et aller régler des comptes un peu plus tard.

Voyant Ed revenir, Lambert lui fit :


- Déjà de retour ? Un problème ?

Même pas revenu en compagnie d'une femme, aurait-il appris sa leçon ?

Est-ce le voyage ou l'équipage ? Dans un cas comme dans l'autre, prenez soin de vous, il serait ennuyant qu'il vous arrive quoique se soit, autant pour vous que pour nous et nos accessoires.


Un fier bâtiment, Isa sentait le vent du large l'appeler et l'émissaire qu'elle suivait lui offrait un ticket pour le prochain départ ! Mais d'abord il faut rencontrer le fameux équipage.

Le milicien te fixe d'un air très suspicieux, Rethel.

_"Bien, mais je vous ai à l’œil. N'oubliez pas que justice finit toujours par se faire."

C'est sur cette lourde insinuation que lui et sa patrouille vont se poster un peu plus loin, sans lâcher Isia du regard.
Le marchand sourit comme un con.

Manvussa arrive sur le navire en compagnie d'Isabela.

_"Vous tentez l'ironie ?"

Benjamin, tu arrives à retirer le dispositif. A première vue, il ressemble à un microphone, affublé d'un voyant vert, lui aussi.

Il adressa un sourire angélique au milicien, le même que celui qu'il fit au vendeur en même temps qu'il lui faisait signe de venir leur ramener leur putain de bouffe. Il aurait leurs peaux et en ferait une montgolfière. Isia serait de corvée de couture.

"Il serait temps de conclure notre marché et de remplir nos cales, maintenant. Nous avons encore un long chemin à parcourir et il serait fâcheux que nous nous mettions plus en retard."

Voyant l'émissaire, Lambert alla lui parler, l'air pressé :


- Enfin vous voilà ! Vous avez pas un moyen de localiser ou de communiquer avec les bourrins dehors là ? Message urgent à leur transmettre.

Il remarqua enfin Isabella, lui adressa un vague signe de tête, sans plus.


Si même Manvussa se met à chercher des catins ici, on était pas sorti. Il failli penser ceci à voix haute.

Le père Benj s'arreta de dissequer, un micro, premièrement, il est médecin, le technologie et lui sa fait 100 et deuxièmement, c'est pas organique et troisièmement c'est un micro. Il alla chercher Manvussa sans adresser un regard ou un mot à la nouvelle venue. En chuchotant il dit:
-Mon coco, je coris qu'on a un gros problème. Venez avec moi dans l'infirmerie et attention si vous êtes une petit nature. 
Etrangement, le père Benj semble sévère et concentré, il n'a plus son sourire carnassier mais un regard dure. Il n'aimait déjà pas la technologie mais l'idée d'être écouté le plaisait encore moins.

Douille pousse un très, très long soupir.

_"Vous vous mettez toujours dans le pétrin comme ça, ou ?"

Vous le voyez composer un numéro sur un dispositif de contact.

_"Allo, oui, commandant Douille à l'appareil. J'aurais besoin d'un prêt urgent de la part de la caserne de Malachite."

Lambert, Manvussa te fixe d'un air vide.

_"De qui parlez-vous et qu'avez-vous à transmettre ?"

Quant à toi, Benjamin, il hausse un sourcil devant ta requête.

_"Et qu'est-ce qui est le plus urgent ?"

Il leva simplement les mains l'air de dire qu'il n'y était pour rien, sans interrompre Douille dans sa conversation téléphonique. A force de sourire en permanence il allait avoir des rides.

Rethel, le marchand se frotte les mains.

_"Bon, j'imagine que le règlement se fait avec lui ? Vous n'avez qu'à choisir ce que vous voulez acheter, en attendant."

Manvussa cligne lentement des yeux, Benjamin.

_"Il va falloir commencer par le début. Qu'est-ce que c'est que cette histoire de voleuse ?"

Benj soupira, punaise, il est long à la détente cet émissaire
-On a ramené une voleuse après notre combat contre les bandits qui ont attaqué Ed. Cette voleuse s'est sucidé avec une fausse dent contenant du cyanure. Premier point étrange. Ensuite, j'ai autopsié son cadavre et j'ai trouvé un étrange dispositif sur le torce donc j'aimerai que vous le désactivié et qu'on est un petit discussion entre hommes civilisés.
Là, il devient flippant à être trop sérieux le Benj.

"La plus grande partie en tout cas, mais un tiers se fera directement au lieu de livraison."

Il laissa la cuisinière s'occuper de choisir. C'était bien pour ça qu'elle était venue après tout, même s'il avait toujours sa liste dans une poche.

Lambert répondit à l'émissaire, limite vexé :


- On a sûrement été écouté ou localisé, ptet les deux, contactez les membres du groupe et dites-leur de se ramener à bord le plus vite possible, vu que la moitié de la ville pourrait les poignarder d'un instant à l'autre.

Entre lui et le père Benj, la situation était vraiment grave.

Manvussa a l'air complètement incrédule.

_"Désactiver quoi ? J'ai l'air de m'y connaître en technologie ? Cela dit, c'est une urgence, certes. Je vais commencer par prévenir nos hommes."

Il appuie sur un bouton, et tu entends ton dispositif émettre sa voix, Rethel.

_"Allo ? Vous m'entendez ? Apparemment, nous avons un souci."

"Encore ? ... Qu'est-ce c'est ? Tiens tant que je vous ai en ligne, dites à quelqu'un de préparer trois mille encrins pour la nourriture, on ne devrait pas tarder."

Le père Benj sentait que quelque choses n'allait vraiment pas, comme si l'émissaire cachait quelque chose. 
-Si vous me cherchez mes cocos, je suis dans l'infirmerie. Et au passage, vous viendrez voir ce que je retrouve. C'était pas une simple voleuse de bas-étage
Le père Benj garda sa tension. Il allait repartir dans son infirmerie. Puis il se retourna et il dit :
-Et au faite la coco nouvelle, bienvenue à bord. Les autres t'expliqueront qui je suis!
Vous le sentez sur le qui-vive et surtout stréssé et bizarre.

Ed n'avait pas ouvert la bouche jusque là.

-Ça m'étonnerait pas qu'ils se fassent poignarder. J'ai voulu aller me balader et tout le monde me regardait comme si ils allaient me planter dans le dos. Incroyable comme les gens sont pas accueillants ici...

_"On m'apprend que la moitié de la ville peut vous poignarder à tout moment. Ne me posez pas la question", soupire Manvussa. Il lève les yeux de son dispositif pour s'adresser aux personnes présentes. "Votre capitaine vous demande de préparer trois mille encrins."

Isia, les employés de l'endroit chargent ce que tu leur indiques sur des charrettes qu'ils emmènent vers le port.

Ilda, quelqu'un fait tomber quelque chose à côté de toi. Ça ressemble fortement... à un porte monnaie.

-Euh... Est ce que c'est moi qui vais devoir m'en charger? Je veux bien mais je pense qu'on peut trouver plus discret comme porte feuille vivant. Surtout quand le dit porte feuille trimballe trois mille encrins! 

Il passa la main dans ses cheveux, les ébouriffant un peu plus au passage.

Oh non, c'est indigne d'une dame. C'est de l'ironie, en effet.
En revanche si c'est comme ça tous les jours, je comprends votre état.
Elle vient à peine d'arriver et il y a déjà une histoire de voleuse, de dispositif d'espionnage et allez savoir quoi d'autre, on ne va pas s'ennuyer.
"Les autres" j'imagine que c'est vous, mais il y a l'air d'avoir plus urgent que de m'expliquer qui est cet énergumène.
Trois mille encrins ? Vous racheter l'île à ce prix ?

Rethel ne comprenait qu'à moitié au milieu de tous les discours entremêlés, mais il avait au moins capté que la moitié de la ville était susceptible de vouloir leurs morts. Chouette.
Il entendit également une voix qu'il ne reconnut pas, juste après Ed.

"Je note juste qu'il faut rentrer vite et faire attention, vous m'expliquerez tout en détail à mon retour.
Ed, je ne demande pas de ramener les trois mille encrins ici, juste de les préparer pour la transaction qui aura lieu au navire, pas besoin que tu en sortes. Ensuite, je ne sais pas qui parle mais elle apprendra que deux mois de nourriture pour quinze, ça coûte neuf mille encrins sur cette île normalement."

Loin d'être agressif, il paraissait de bonne humeur comme à son habitude malgré la menace apparente et l'agacement de sa discussion avec les miliciens.